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Octobre 2020

Sep 25, 2020

Edito

Décarboner…

On lit beaucoup de contenu sur la décarbonisation de nos économies. Pour commencer, le passage à une consommation raisonnable et raisonnée me paraît la 1ère étape vers le bon chemin. Signe positif de ce changement accéléré depuis la crise sanitaire, le boom du marché d’occasion (47% des Français achetaient d’occasion en 2008, ils étaient 60% en 2019).
Depuis que nous sommes entrés dans l’ère de l’anthropocène, tout s’est emballé, le changement climatique étant désormais directement imputable à notre activité humaine : 9 milliards d’habitants en 2050, soit 1 milliard de plus qu’en 2024 et 2 milliards de plus qu’en 2011. Une population urbaine à la croissance exponentielle d’ici 2050 (+2,5 milliards d’urbains) et une migration de population due au changement climatique estimée à 140 millions d’individus dans la même période.

En parallèle de ce changement d’attitude vis-à-vis de notre mode de consommation, il existe plusieurs réponses, toutes doivent être mises en œuvre simultanément : généraliser le principe d’économie circulaire, réduire la consommation d’énergie et développer l’approvisionnement d’énergie propre.  Seules 100 sociétés dans le monde sont responsables aujourd’hui de 70% des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 est atteignable !
On ne s’attardera pas sur le recours aux énergies renouvelables dont plusieurs pays ont réussi cette année à faire leur 1ère ressource, le Danemark montre la voie en ayant lancé une politique ambitieuse il y a plus de 30 ans. L’année dernière, 75% de l’électricité du pays était de source renouvelable, sans recours au nucléaire. On s’attachera davantage ici à 2 approches spécifiques : l’épineux sujet de la reforestation et l’outil fascinant mais pas suffisant qu’est l’innovation.

LA REFORESTATION FAIT GRAND DÉBAT ET POUR CAUSE. Les avis d’experts divergent mais une certitude scientifique existe dans le domaine : il faut des années à une jeune arbre planté avant d’être dans la capacité de stocker du CO2. En plantant un arbre cette année, la séquestration du CO2 ne sera pas véritablement efficace pendant les 10 premières années, et ce laps de temps est celui crucial de l’urgence climatique. Sans parler de la capacité de stockage qui dépend du type de forêt  plantée (ex. une forêt boréale stocke 2 fois plus de CO2 qu’une forêt tropicale).

Le génial Francis Hallé, botaniste et défenseur de la biodiversité a rappelé récemment la notion clé de forêt primaire par rapport à la forêt secondaire à laquelle nous recourons aujourd’hui. Son projet : recréer la plus grande forêt primaire en Europe de l’Ouest, à savoir 70.000 ha de forêt (7 fois Paris) sans aucune gestion humaine, donc composée d’espèces indigènes, qui n’a pas été dénaturée par l’homme, qui n’a pas été exploitée, ni défrichée, ni modifiée. Un  projet revendiqué comme utopique  et transgénérationnel car il faudra entre 7 et 10 siècles pour qu’elle se constitue. En attendant, la forêt primaire est la meilleure réponse aux exigences de la régulation du climat, au stockage de carbone et donc au maintien de la fertilité des sols…

Le recours au carbon offset largement utilisé par les multinationales et les gouvernements afin d’atteindre la neutralité carbone et tant décrié doit donc se faire avec cette perspective du temps long à l’œuvre dans les projets de reforestation et ne saurait donc être la panacée.  Le groupe Kering opte pour cette stratégie de l’offset carbone qu’en cas d’impossibilité d’atteindre la neutralité carbone par un autre moyen, avec la mise-en-place entre autre de l’outil de mesure E P&L.

Consommation raisonnable et raisonnée, recours aux énergies renouvelables, et reforestation ne suffiront pas à atteindre les engagements des Accords de Paris.

L’INNOVATION POUR DÉCARBONER EST ESSENTIELLE. Une illustration : Running Tide, une start up d’aquaculture dans le Maine aux USA cultive du varech qui séquestre du CO2 dans l’atmosphère, puis le laisse couler au fond des océans où le carbone restera pour une période d’au moins  1000 ans grâce à la très forte pression à 1000 mètres de profondeur. Il y a des chances que sur un temps encore plus long, mais ce procédé est encore à l’étude, les algues se transforment en sédiment et le CO2 soit séquestré sur une échelle de temps géologique de millions d’années. A méditer comme alternative aux forêts quand on voit le désastre des incendies en Californie et en Australie cette année…

Veille Luxe & art de vivre

Du « good » partout !

Veille Luxe
& art de vivre

Du « good » partout !

CE MOIS-CI, IL Y AVAIT DU « GOOD » PARTOUT. Le collectif Paris Good Fashion, le mouvement Go for Good qui prend de l’ampleur aux Galeries Lafayettes, à La Redoute, au BHV et ailleurs…. « Ce qui est good nous rend plus fort » chez Sephora, les nouveaux media The Good du groupe Influencia ou les campagnes engagées de l’agence de communication The Good Company.  So Good le trimestriel lancé par So Press et Ulule, Fashion for Good

Toutes ces « good » initiatives renforcent le questionnement de la raison d’être des entreprises, pratiquent l’action et tant mieux. Le recours à ce lexique du « bien » et du « bon » questionne cependant sur 2 aspects : l’usage excessif et systématique de cette rhétorique pourrait-elle encourager la perception de greenwashing des marques, voire même un rejet par saturation d’un discours parfois culpabilisateur ? La référence au « bien/bon » en opposition au « mal/mauvais » ne nécessite-t-il pas encore beaucoup de pédagogie et d’éducation vis-à-vis des consommateurs ? Les labels et certifications se font de plus en plus nombreux, chaque secteur, chaque retailer, chaque pays ayant désormais sont propre système de références dans le domaine de la conformité RSE : cosmétique biologique, cosmétique naturelle, emballage recyclé, produit solidaire, good for you, good for a better planet, good for vegan…pour ne citer que quelques exemples de segmentation chez plusieurs distributeurs de produits de beauté. L’approche d’économie circulaire en RSE soulève un nombre impressionnant de sujets souvent complexes, la vulgarisation et simplification pour les citoyens ne pourra pas uniquement passer par l’opposition du « good » par rapport au « bad »…Là encore, le temps est à l’œuvre dans la pédagogie.

Cette démarche du « good »  doit être néanmoins encouragée car elle a l’avantage de sensibiliser les clients, les encourager à adopter d’autres réflexes de consommation et de donner de la visibilité à des acteurs qui font bouger les lignes, en particulier les petits. Mais le recours à une rhétorique homogène ou une segmentation trop complexe ou au contraire trop flou peut appauvrir l’identité des marques.  Certaines marques excellent dans le « bien-dire » qui exprime avec sincérité et simplicité la démarche responsable tout en enrichissant le récit de la marque et donc son rapport avec le client. A titre d’exemple et sur le même thème de la beauté : « La beauté se cultive » la dernière exposition de Chanel au Jardin des Plantes pour faire découvrir ses filières végétales aux quatre coins du monde ou « La beauté est un geste » chez Hermès, campagne de leur nouveau rouge-à-lèvres rechargeable. La sémiologie est un aspect fondamental du luxe, prenons soin de l’entretenir et davantage s’agissant de RSE, c’est une condition de succès pour l’adhésion sur le long-terme plutôt que la saturation…

Outils utiles ENVIRONNEMENT  & PUBLICITÉ : le 10ème bilan « Publicité & Environnement » réalisé conjointement par l’ADEME et l’ARPP et la Recommandation Développement Durable de l’ARPP en vigueur depuis le 1er Août 2020.

GOUVERNANCE

PIERRE HERMÉ
Vers une pâtisserie engagée et responsable

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FIRMENICH
En route pour la B Corp

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JOONE
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CHANEL
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PARIS GOOD FASHION
Consultation citoyenne pour une mode responsable

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RETAIL

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Recyclage des produits de beauté

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GALERIES LAFAYETTE
Casa 93 & Upcycling

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BYREDO
Inclusivité et sourcing éthique

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ICTYOS
Cuir marin

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GIVAUDAN
Pigment rouge végétal pour rouge-à-lèvres

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Agenda Octobre 2020

○ 18 Sept-08 Oct 2020 : Semaine Européenne du Développement Durable
○ 
08-09 Octobre 2020 : Responsible Business Awards 2020
○ 14 Octobre : Les Trophées de la Mode Circulaire
○ 16 Octobre 2020 : Journée Internationale contre le gaspillage alimentaire

○ 20 Octobre 2020 : Biomim’Expo
○ 22 Octobre 2020 : Le Luxe Post-Covid Adetem Club Luxe
○ 27 Octobre 2020 : « Rapport à l’autre-nouveaux modes de collaboration » / Adetem