Novembre 2020

Depuis 5 ans, 40 des 100 plus grandes entreprises mondiales se sont dotées d’un CDO (Chief Design Officer), pourtant une récente étude de Mc Kinsey auprès de 1.700 CEO dans le monde a révélé le pot aux roses : presqu’aucun ne comprend la raison d’être d’un CDO. Une entreprise qui met le design au cœur de sa stratégie et sa gouvernance génère 32% de revenus supplémentaires qu’une autre entreprise. Mais pourquoi alors si peu de succès ? La réponse semble résider dans la compréhension de ce qu’est le design aujourd’hui à l’heure du changement climatique et du rôle du designer dans l’organisation. Les 2/3 des CEO ne sont pas capables de définir le rôle de leur CDO ni comment mesurer le succès de leurs actions. Le CDO est bien sûr la voix du consommateur, qui pense et agit pour assurer la meilleure expérience client lors de l’usage du produit et du service. Cette expérience client s’entend bien sûr sur la totalité du cycle de vie. Il s’agit de penser les budgets R&D différemment, d’activer les partenariats, créer des réseaux avec des start ups innovantes entre autres mais surtout d’intégrer le design en transversal de toute l’organisation, de l’exécution du produit à la stratégie d’entreprise dans un nouveau mode de gouvernance. Au-delà du produit et son corollaire qu’est l’expérience individuelle, le design se mue surtout pour proposer une façon d’appartenir au monde.

Stimuler la créativité & l’innovation: comme Petit H d’Hermès depuis 2010 et plus récemment chez Selfridges en Octobre, l’initiative Project Earth Sustainability qui a permis de mettre en scène des créateurs de mode à l’inventivité débridée. Gabriela Hearst s’est inspirée de sa fascination pour Ridley Scott et son génial Blade Runner pour créer une collection capsule intitulée “Retro Fit”. On pouvait y voir aussi des habillages intérieurs du constructeur automobile Hyundaï se transformer en corsets chics et beaux…

Sensibilier et éduquer les jeunes publics: Kering sponsorisait des ateliers d’upcycling pour enfants lors de l’Event Green ELLE à la fondation GoodPlanet.

Donner à l’art et la mise-en-scène une nouvelle dimension : les artistes ont depuis tout temps utilisé l’objet ou le matériau pour lui donner une nouvelle vie, enrichie, de l’Afrique à César… Les marques de luxe s’emparent de cette approche pour promouvoir des œuvres d’art qui font écho à cette mouvance. Les parfums Kenzo et le plasticien William Amor l’année dernière pour donner vie à un coquelicot messager. Les vitrines des Parfums Caron créés à partir de matériaux en fin de vie de la marque et qui inspire son merchandising pour créer des scènes poétiques.